Seuil critique, Espagne

2014 à 2015

Une année de résidence à la Casa de Velazquez à Madrid a permis le développement de ce projet. Cet ensemble de photographies a été réalisé en Espagne, un pays ayant sur son sol les stigmates et scories du passage d’une crise économique contemporaine, dont les économistes s’accordent à dire qu’elle a débutée en 2008.

A travers l’Espagne, nombre de cités nouvelles nées à l’aube de 2008 sont restées à l’état d’ébauche. Sur ces villes se sont projetés des rêves, mais les souvenirs n’ont pu se construire. Le rêve est mis à distance, il n’est à présent plus qu’un songe qui s’estompe, restent des espaces fantasmés presque irréels.

Au sujet de ce travail, le philosophe Etienne Helmer écrit « la démarche de l’artiste n’implique ni jugement ni pessimisme. Elle révèle plutôt la poétique propre de ces paysages en mettant en parenthèses les causes de leur état présent, et en donnant un statut de pure forme aux bâtiments qu’ils contiennent. Leur puissance imaginaire tient à ce qu’ils se prêtent moins à la rêverie, comme classiquement le paysage, qu’à l’illusion, que certains titres suggèrent – Chimère, Mirage, Ville hallucinée. Mais l’illusion n’a rien ici d’une apparence trompeuse ou de la dissimulation d’une vérité. Elle est le réel lui même… »

Mirage 2